Oui la détresse est grande, et pourtant il m'arrive souvent le soir, de longer d'un pas souple les barbelés, et toujours, je sens monter de mon coeur, je n'y puis rien, c'est ainsi, cela vient d'une force élémentaire, la même incantation : la vie est une chose merveilleuse et grande, après la guerre nous aurons à construire un monde entièrement nouveau, et à chaque nouvelle exaction, à chaque nouvelle atrocité, nous devons opposer un supplément d'amour et de bonté à conquérir sur nous-même. (...) Ce qui importe en effet, ce n'est pas de rester en vie coûte que coûte, mais la façon de rester en vie. E.H